Les pitbulls ont beau se faire de plus en plus âgés, il convient de se méfier, ils sont toujours d'attaque. Rumsfeld et Cheney, ces deux têtes grises (presque croque-morts) de l'administration du crétin en chef, j'ai nommé George Walker Bush, continuent à méchamment aboyer malgré le brusque retournement de position de Bagdad qui accepte le retour des inspecteurs de l'ONU pour vérifier si ce pays ne dispose pas d'armes de destruction massive.
Cette mauvaise volonté de la part des américains continue à nous faire dire que la question se pose en ces termes : quand commencera la guerre en Irak ?
Les paris sont ouverts, la mise est conséquente. Avant les élections de Novembre ? Plus tard ? Finalement, plutôt plus tard, "l'axe du mal" attendra peut-être la nouvelle année (option d'autant plus probable que l'annonce irakienne a pour le moins surpris les grosses têtes du Pentagone)...
Cependant, l'espoir renait et les derniers événements nous ramènent vers largement plus d'optimisme qu'il y a encore quelques jours.
Le Congrès doute (sans compter que les démocrates seront peut-être majoritaires au sein des deux chambres alors qu'ils ne détiennent pour l'instant que le Sénat) et même parmi les républicains, certains rechignent franchement quant à l'intérêt d'une opération de grande envergure, façon Hollywood, contre le régime irakien. Récemment, un ancien conseiller de papa Bush s'est permis une tribune dans un grand quotidien américain pour faire part de son vif désaccord quant aux options qui se formatent dans les couloirs obscurs de la Maison Blanche. C'est Bush le tout petit qui n'a pas dû apprécier... Lui qui a l'habitude de dégainer plus vite que son ombre. En bon texan, il se répand en gesticulations menaçantes. En grand et fin stratège, il a clairement fait comprendre au conseil de sécurité de l'ONU que soit ses représentants s'alignent sur l'approche US, soit les néo-conservateurs se passeront de leur avis pour agir. En effet, on reste pantois devant une telle habilité tactique !
Si les opinions publiques européennes ont déjà choisi leur camp en se plaçant résolument contre l'éventualité d'un tel conflit, l'opinion publique américaine également, finit par hésiter. Et puis, hors de question d'envisager une opération terrestre, la vie des boys est trop précieuse.
Sur la scène internationale, seuls les israéliens semblent majoritairement approuver les impatiences belliqueuses des va-t-en guerre de Washington. Ariel Sharon, lui, pense sûrement qu'un tel conflit lui permettrait en toute légitimité d'accentuer sa néfaste oppression contre le peuple palestinien et d'anéantir définitivement les initiatives de paix qui se font jour chez chacune des parties.
Faut-il évoquer le cas du pénible Tony Blair tant il est devenu une habitude que par solidarité anglo-saxonne, la diplomatie de sa gracieuse Majesté se situe du côté outre-atlantique du manche ? En utilisant la rhétorique simplette de Bush, on finira un jour par demander à nos amis britanniques dans quel camp ils se situent : celui de l'Europe ou des Etats-Unis ? A vous de choisir, camarades !
Seul épisode comique de ce terrible psychodrame, la visite des trois députés UMP emmenés par Thierry Mariani (vous savez, le parangon de la lutte contre les rave-parties) en Irak. Ils sont désapprouvés par le président de l'Assemblée Nationale, le ministère des Affaires Etrangères, Matignon et l'Elysée (rien que ça !) et cette ballade impromptue est en passe de devenir une mini-affaire d'Etat. Sacrée France, c'est peu dire qu'on attend avec intérêt les suites de ces rocambolesques péripéties qui ont, quand même, le désavantage de nous ridiculiser (les mauvais esprits ajouteraient une fois de plus) auprès de nos partenaires.
Pour le reste, c'est la morveuse arrogance de l'unilatéralisme de Washington qui fait sa loi. Se débarrasser de Saddam, ne nous le cachons pas, c'est aussi une manière de mettre en marge la monarchie des Saoud et de s'assurer le contrôle très fertile du pétrole irakien...
Ben Laden (ou son fantôme) jubilerait si cette action était commise au mépris du Droit International et des règles qui devraient prévaloir dans ces cas-là. Ce serait bien, quelque part, à un choc des civilisations auquel nous assisterions en spectateurs impuissants...
Oui, décidément, la mise est conséquente et l'enjeu tragique. Comme trop souvent, la population civile risque de sévèrement trinquer, coincée entre deux terribles feux, deux terribles maux...
Et Dieu dans tout ça ? Je finirai par ces mots de ce sacré Woody : "If god exists, i hope he has a good excuse". Well said, buddy !
Tristan L. ( http://www.foxoo.net/article.asp?frame=2&codejournal=00000278 )